Le point 19 du conseil municipal 2 juin 2022 était consacré à l’annulation de l’achat de parcelles sur le ban de Coincy, contiguës à l’Actipôle.
Pour bien situer l’enjeu, il se trouve que Coincy partage une très longue limite communale avec Metz, sur près de 8 kilomètres à l’est (de l’Actipôle à la Grange aux Bois).
Tout le long de cette « frontière » côté Coincy est faite de champs, prés et forêts. La commune de Coincy est étendue, intégralement rurale, et le village se situe de l’autre côté, deux kilomètres plus loin. En clair, Coincy a jusqu’à présent fait office d’une digue très efficace contre l’étalement urbain vers l’est. C’est dire si ces parcelles, d’une surface totale plus grande que la cité de Borny, situées à la fois en lisière du ban de Metz, du périmètre métropolitain, en lisière du tissu urbain de l’agglomération et attenant à l’Actipôle, présentent un risque à l’étalement urbain particulièrement sensible. (image)
Le 27 mai 2021 le conseil municipal de Metz avait approuvé son rachat des parcelles à l’EPFGE (établissement public foncier régional), que ce dernier avait acheté en 1995 pour faire des réserves foncières prévues depuis le début des années 80 en vue d’une extension de l’Actipôle vers le large.
A cette occasion, Jérémy Roques avait alerté sur le risque de bétonisation des parcelles.
« Nous vous proposons Monsieur le Maire de pérenniser lors de cette délibération la vocation agricole de cette zone. » (27/05/21)
(à 3h24’00 > https://www.youtube.com/watch?v=EeuW7tbTnl0)
Ce à quoi nous nous étions fait répondre par une fin de non-recevoir, et une réponse hors-sujet du maire.
Finalement à l’automne suivant, la Communauté de communes Haut Chemin Pays de Pange (dont fait partie Coincy) a fait savoir qu’elle était intéressée par l’achat de ces parcelles. La délibération du 2 juin 2022 consiste donc à annuler celle de l’année dernière, annuler l’achat, pour laisser la place à la CCHCPP.
Jérémy Roques est donc ré-intervenu pour expliquer notre vote contre.
« A nouveau, Monsieur le Maire, comment s’assurer que ces 37, 6 hectares, dont la vocation est de produire de l’alimentaire gardent une vocation agricole ?
Comment garantir de ne pas créer une nouvelle zone d’activité qui concurrencerait l’existante, qui n’est pas en bon point d’ailleurs, et cela au détriment de terres agricoles dont nous manquons cruellement. La Zone étant classée en « zone d’urbanisation future » dans le PLU de Coincy, le risque est de voir sortir des cartons des projets privés ou publics qu’ils soient à vocation économique ou d’habitat qui, en plus de mettre à mal l’équilibre économique de la zone actuelle, accélérerait l’étalement urbain.
Endiguer l’étalement urbain, c’est l’affaire de tous, et c’est une problématique bien trop sérieuse pour s’en dédouaner en invoquant une limite administrative, en laissant les autres faire, en se lavant les mains.
Au point où nous en sommes, et en l’absence de garantie ni de la moindre information sur les intentions de la CCHCPP, il nous semble pas opportun d’annuler l’achat. Bien entendu, le rachat ne nous poserait plus de problèmes si la communauté de communes donnait des garanties en ce sens.
Il nous semble par contre plus opportun, en cette absence d’engagement que la ville de Metz garantisse l’intégrité de ces parcelles agricoles par exemple en les louant à des exploitants maraîchères bio, mais même sans aller vers autant de perfectionnisme, a minima garantir la pérennité agricole actuelle de ces parcelles.
Je vous le demande à tous dans cette assemblée, ne continuons pas cette oeuvre mortifère, arrêtons de bétonner à tout va. Sauvons ces 37 hectares où pousse en partie notre indépendance alimentaire. »
Retrouvez l’intervention à 3h07’24 > https://www.youtube.com/watch?v=F6zF_n-BxRQ