Intervention de Jérémy Roques au Conseil municipal |
---|
« Cette délibération est une des premières mises en pratique de la vision de l’urbanisme de François Grosdidier. La majorité propose : – De vendre un terrain aujourd’hui utilisé à des usages agricoles à la SCCV la Ronde ( derrière qui se cache notamment Blue Habitat). En 2021, alors que la crise sanitaire, a prouvé qu’une grande part des citoyens souhaitait se tourner vers une agriculture durable et de qualité, Monsieur le Maire, en bon « Khmer Gris », (puisque vous aimez à parler de « khmers verts ») défendant le bétonnage à tout prix, decide d’imperméabiliser un espace de maraîchage bio à Devant Les Ponts, ancienne ceinture vivrière de Metz. Alors de Monsieur le Maire, je ne suis pas surpris, il ne s’est pas réveillé « khmer gris » au jour de son élection à la Mairie de Metz. Cela fait bien longtemps que de nombreux Maraichers de Woippy s’en sont aller nourrir les fraises par la racine, du fait du bétonnage intensif. Mais je m’adresse ici à certains collègues de la majorité : • A ceux qui se prétendent « écolos » dans la presse,
• A ceux qui ont un passé de militant écologiste,
• A ceux qui défendent parfois de réels beaux projets pour la biodiversité ou pour la survie des entreprises,
• A ceux qui sont maraîchers et qui connaissent les problématiques des terres agricoles sur la métropole, Comment peuvent-ils accepter de faire disparaitre 1 885m2 de terres maraîchères bio pour un projet immobilier ? Plus technique mais plus surprenant, la vente concerne deux parcelles bien distinctes du PLU, une partie est en zone U (à urbaniser), une partie est en zone AI (vocation agricole). La ville de Metz vend à un promoteur une zone fléchée pour l’agriculture, une zone où toute construction est interdite. Nous vendons cette parcelle de 685m2 à 2,30 euros du mètre carré, soit 100 fois moins chers qu’un terrain à urbaniser. Cela ne rapporte pas grand-chose à la Mairie de Metz, mais cela va rapporter gros au promoteur immobilier. Cela ressemble fortement à un « cadeau ». Ce projet est un non-sens économique car nous vendons pour trois fois rien, en tout cas pour 100 fois moins que cela pourrait l’être, une terre maraîchère qui va rapporter bien plus au promoteur immobilier qu’aux Messines et aux Messins. Ce projet est un non-sens écologique car nous souhaitons tous augmenter la part du local dans les cantines, nous souhaitons tous favoriser une agriculture bio et durable, nous souhaitons tous la survie des entreprises de notre territoire. Cette décision ne fera qu’accélérer la disparition des maraîchers, ne fera qu’augmenter notre dépendance alimentaire, ne fera que ralentir le virage que la ville de Metz pourrait prendre vers une agriculture urbaine durable. »
L’article du Républicain Lorrain.