Nos élus sont intervenus au conseil municipal jeudi 3 décembre 2020, sur le passage à la semaine de quatre jours dès la rentrée de janvier.
Danielle Bori a tenu à rappeler que « ce n’est pas avec moins de jours d’école que l’on aura de meilleurs résultats ». Elle a surtout émis ses doutes quant au devenir des plus fragiles : « Pensez-vous vraiment aux enfants et surtout les plus fragiles et les plus en difficultés, ceux des familles qui n’ont ni les codes, ni les moyens ? Surement pas, au contraire c’est un mauvais coup porté aux enfants qui n’ont que l’école pour construire leur devenir. »
Pierre Laurent s’est lui aussi inquiété des conséquences de cette mesure, et craint qu’elle n’aggrave encore plus les inégalités sociales : » les familles favorisées n’ont aucune difficulté à multiplier les temps d’apprentissage pour leurs enfants. Ce n’est pas le cas pour les familles qui affrontent des difficultés économiques et sociales : en leur refusant du temps d’école, vous leur refusez le savoir et les découvertes qui leur permettent de grandir. » Et de pointer l’accès au périscolaire, qui ne sera pas le même pour tous : » En ce qui concerne la situation des familles le périscolaire du mercredi matin constitue un cout considérable pour certaines d’entre elles, cout qu’elles n’avaient pas à supporter avant. 20€ par mois, quand on est au SMIC et qu’on vit seul avec un enfant. Ça peut faire la différence quand on sait que le budget de telles familles, ça se calcule au centime près. Familles monoparentales dont le nombre est en augmentation. »
Enfin Marina Verronneau a souligné que c’est de nouveau les mêmes qui trinqueraient… les femmes : » En revenant à la semaine de 4 jours, on favorise le sous-emploi féminin le mercredi, tout simplement parce que l’emploi du temps des enfants influence directement celui des femmes. Ce qui n’est pas le cas pour les hommes, dont la décision d’arrêter de travailler relève davantage d’une envie, d’un choix, plus que d’une obligation. L’aggravation des inégalités ne s’arrêtent pas là, puisqu’elle augmente aussi entre femmes. Les femmes plus diplômées peuvent davantage négocier leur temps de travail, demander plus de flexibilité sur leurs horaires, et renoncer à travailler le mercredi. Alors que les femmes moins diplômées ont moins cette possibilité, et doivent souvent soit continuer à travailler le mercredi en laissant tard leurs enfants à l’école, soit travailler à temps partiel avec des réductions de salaires non négligeables. »