Avec les « 1000 caméras pour 10 millions d’euros », c’est l’autre projet phare de F.Grosdidier : des gondoles sur la Moselle, des « navettes fluviales » pour « réenchanter » nos trajets. Un projet jamais détaillé jusqu’à présent, et que nous vous présentons en exclusivité (il fallait bien que quelqu’un se dévoue). Attention, ça va ramer :
– 1 bateau , peut-être 2 : la fréquence de passage sera de 1h20, au mieux toutes les 40 minutes. – 39 minutes pour relier Moulins-lès-Metz et Metz. Ça c’est attractif, et ça donnera certainement envie de lâcher sa voiture. Mais le meilleur est à venir
– La plupart des pontons prévus sont éloignés des habitations, des lieux d’activité et même des voiries d’accès, en particulier ceux de Moulins et Scy-Chazelles. On nage dans l’absurde.
– Le trajet est intégralement doublé par la Ligne 5, et quelques autres lignes plus rapides (103, 11…).
– La ligne 5, qui suit la voie de la Liberté sur la rive gauche de la Moselle, a une fréquence de 10 à 15 minutes, soit nettement plus que le service envisagé sur la navette fluviale.
– le comparatif en terme de performance de la navette vs. la ligne 5 est sans appel : cf. notre tableau
– Il n’y a guère que la desserte de l’Ile du Saulcy au niveau de l’ex-ENIM qui peut présenter un intérêt géographique, mais les temps de parcours et fréquences médiocres rendent le service non compétitif.
Concernant le coût, toujours gardé secret, il se chiffre nécessairement en millions : achat des bateaux, aménagement des embarcadères pour l’investissement; ce à quoi il faut ajouter le fonctionnement (carburant, ressources humaines, maintenance…) lourd lui aussi.
Pendant ce temps là, les fréquences de passage de bus ne peuvent pas être augmentées (ca suppose d’acheter de nouveaux véhicules et embaucher du personnel), les tarifs des transports en commun sont augmentés, et le projet de ligne 3 a été tellement bâclé que l’Etat octroie à Metz ses aides comme une aumône (3 millions pour Metz, contre 15 millions à Reims, 32 à Nancy et 40 à Strasbourg). Il aurait été pertinent d’accompagner le développement des opérateurs privés existants, pour des offres de nature touristique. Nous l’avions suggéré. Mais la lubie du président-maire-sénateur est de singer ce qui se fait ailleurs, avec une géographie radicalement différente. On peine franchement à voir où mène cette politique de transports brouillonne et sans cap, à part empapaouter l’électorat et se donner l’illusion d’agir.
Dans le gigantesque naufrage environnemental qui menace, la municipalité semble en réalité avoir choisi son rôle : celui de l’orchestre.