Le groupe Unis a révélé en Conseil Municipal l’ahurissante opération de financement d’un périodique soi-disant indépendant, pour près de 500 000 euros à l’année. Nous l’avons dénoncé avec force (lien).
«Tous les jours le Figaro cite Beaumarchais, comme un mantra, sur sa Une « sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur ». Le maire est certainement un lecteur plus assidu du Figaro que moi mais connait-il seulement la suite de ce monologue : « Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur, et il n’y a que les petits hommes qui redoutent les petits écrits »» a attaqué Jerémy Roques, en conseil municipal.
« Vous nous précisez dans une réponse à notre demande que la métropole a engagé pour le mois de janvier 17 160 euros dans des achats d’encarts publicitaires dans le « Courrier Messin » pour 4 pages en deux numéros, et qui s’ajoutent à ceux de la ville de Metz.
Cet investissement, le Président, selon ses dires, se fait uniquement par calcul économique, même s’il reconnait avoir été heurté par l’absence de photo de sa personne embrassant la Reine de la Mirabelle dans la presse locale.
Monsieur le Président, chers Maires, ce magazine est distribué dans toutes les boîtes aux lettres de la ville de Metz mais pas dans celles de l’ensemble des communes de la Metropole ? Les encarts ne sont alors au service que de la ville de Metz et de sa majorité mais c’est bien l’ensemble de la Métropole qui en paient une grande partie.
Il existe pourtant des sociétés de presse écrite qui sont distribuées sur l’ensemble de la Métropole, à la fois quotidienne et hebdomadaire et font leur travail de journalisme, sur l’ensemble de la métropole.
Je pose donc la question aux Maires de toutes les communes de Metz Métropole, vous semble-t-il « déontologiquement juste » que les encarts payés par le budget communication de notre métropole servent à la communication uniquement à destination des Messins? Vous semble-t-il « déontologiquement juste » que le budget communication de la métropole, soit utilisé dans la distribution d’un magazine serviable et totalement dépendant d’un seul homme, le Maire-Président de la Métropole Vice Président de la région ? «
Le Républicain Lorrain s’est intéressé au sujet : «
Rapprochement fait avec le directeur de la publication du Courrier messin, Aziz Mebarki – qui n’est autre que celui de L’Estrade –, on apprend que le prix d’une page pub est de 3 600 € hors taxes. Sur les deux numéros, neuf publicités ont été réglées par Metz et ses satellites publics. La somme est effectivement rondelette. « Qu’un élu, en pleine crise de la presse, fasse croire que l’information peut être gratuite alors que le coût en revient à des contribuables qui n’ont rien demandé est proprement irresponsable », insiste-t-on du côté du Cercle Jean-Jaurès.
Aziz Mebarki, forcément fier de son bébé, indique : « Le Courrier messin ne polémique pas, il fait passer des infos ». Il assure rester maître de sa ligne éditoriale. « J’ai des limites que je ne franchirai pas. Si on devait me demander d’écrire des choses qui les dépassent, ce serait non ». Mais l’éditeur reconnaît toutefois que si le maire de Metz, avec ses différentes casquettes, devait couper les robinets, son dernier-né disparaîtrait aussitôt. Pour l’indépendance, on repassera. »
Mediapart enfin a donné tous les détails de l’affaire : « Le maire de Metz finance sur fonds publics un magazine à sa dévotion »
« Pour contourner la presse locale, contre laquelle il est parti en guerre, François Grosdidier (LR) apporte d’importants financements au « Courrier messin », un magazine, fort complaisant à son égard, qui vient de se créer. L’opposition de gauche s’indigne d’un tel usage de l’argent public. »